De père inconnu Nannetti est recueilli dans une institution de charité, avant d’être placé, à l’âge de dix ans, dans un établissement psychiatrique pour mineurs. En 1956, il est arrêté pour outrage à agent de la fonction publique, puis interné la même année à l’hôpital psychiatrique. Diagnostiqué schizophrène, il est transféré à l’hôpital psychiatrique de Volterra, en Toscane. Taciturne et solitaire, il se retranche dans le silence et se dit en relation avec des ondes électriques et magnétiques et rapporte au fil des jours, les nouvelles qu’il reçoit par télépathie. Lors de la promenade quotidienne autorisée aux patients, Nannetti grave des écrits dans la pierre à l’aide de la boucle métallique de son gilet, pièce de l’uniforme que revêt chaque patient. Il crée de 1959 à 1961, puis de 1968 à 1973, une fresque de soixante-dix mètres de long qui se déploie sur plusieurs murs de la cour intérieure de l’établissement.

Dans les dernières années de sa vie Nannetti a dessiné près de 1600 œuvres qui furent pour l’immense majorité détruite. Saturés de motifs, ses dessins brouillent le rapport entre écriture et dessin qui se confondent, s’enchevêtrent tel un habile tissage. L’écriture perd sa fonction signifiante et devient une forme abstraite qui obéit à un rythme graphique itératif et exprime une tension.