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OTA PROUZA 

1959 - République Tchèque

Depuis l'âge de huit ans, Ota Prouza vit dans une maison pour handicapés. Il n'a aucune formation professionnelle et sa capacité à lire et à écrire est très limitée. Ses souvenirs d'enfance ou de sa famille sont plein de lacunes. Il garde soigneusement deux photographies, comme si elles étaient les seuls points fixes de sa vie : l’une montre sa mère et l’autre est lui enfant. Ces reliques représentent un fil fragile reliant sa propre identité au chaos intérieur causé par son handicap mental. Perdu à la fois en lui-même et dans le monde qui l’entoure, il s’assied à son bureau et crée, à sa manière, des dessins sur des bandes de papier longues et grossièrement collées.

Il satisfait son désir d'explorer l'inconnu en dessinant des voyages et des modes de transport imaginaires sur des morceaux de papier qu'il colle progressivement en bandes qui peuvent atteindre 12 mètres de long. Sur ces bandes de papier, il explore l’agitation des mégalopoles, toujours dessinées à vol d'oiseau. Les camions et les tramways semblent s'engager dans une danse, et les bâtiments les surplombent, comme des cheminées sombres qui atteignent les nuages. C'est un voyage constant à travers un paysage sans personnes, un paysage exclusivement dédié aux gratte-ciels et aux transports. 

 

Ota Prouza enrichit notre compréhension et notre perception de ce monde si inconcevablement que nous aspirons nous aussi à voyager dans ces villes éthérées. Ota Prouza a une déficience visuelle et voit probablement le monde à travers un brouillard, rendant le détail avec lequel il élabore ses mégalopoles d'autant plus incroyable.

Quelqu’un a demandé lors du vernissage de l’exposition : «Ota, c’est comme ça que tu vois le monde?» Il n’a pas hésité une seconde et a répondu: «Non, c’est comme ça !!!

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